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La paysagiste Cassian Schmidt, expert ès vivaces. Garden_Lab 10, Jardins & Sécheresse.

CASSIAN SCHMIDT
Le maître des steppes

Jardin de Hermannshof, en Allemagne. Garden_Lab 10, Jardins & Sécheresse.Les Allemands le surnomment le « père de la prairie ». Nul besoin, outre-Rhin, de présenter Cassian Schmidt, expert ès vivaces depuis plus de vingt-cinq ans à travers le monde. Sa démarche est aujourd’hui inséparable du jardin de Hermannshof, au sud de Francfort, qu’il dirige depuis 1998. Dans le Bade-Wurtemberg, l’une des plus chaudes régions d’Allemagne – à la pluviométrie relativement faible –, ce jardin d’essai constitue une référence en matière de connaissances jardinières depuis la fin des années 1970, inspirant amateurs et professionnels. Propriété du groupe industriel Freudenberg et de la Ville de Weinheim, le jardin s’organise en suivant l’approche du professeur Richard Hansen, pour se concentrer non pas sur l’évaluation des variétés de plantes, mais sur celle de leur utilisation. Ici, les communautés végétales naturelles servent de modèles aux associations de plantes, mises en place par milieux. Certains sont arides, telles la steppe rocheuse méditerranéenne ou la prairie sèche nord-américaine.

Le layon s’enfonce au cœur d’aigrettes vaporeuses, sous des herbes ondulant à 2,50 m de haut… Un foisonnement de graminées, illuminé par les floraisons des asters et des rudbeckias. En l’empruntant, peut-être ressent-on un peu de la fascination des colons, qui, il y a cent cinquante ans, ont foulé les vastes plaines sauvages du Midwest, en Amérique du Nord. « Le but n’était cependant pas de copier la nature à l’identique, mais d’en reproduire l’essence », déclare Cassian Schmidt dans le beau livre consacré à l’exceptionnel jardin d’essai de Hermannshof, paru en 2013. Chef de file du « New German Style », l’homme ne cesse, à l’instar de son confrère Piet Oudolf aux Pays-Bas, de valoriser l’utilisation des vivaces dans les platebandes. Mais tandis que les Hollandais s’inspirent avant tout de l’esthétique de la nature, les Allemands cherchent à l’allier à l’écologie. Ici, l’une ne va pas sans l’autre.

Jardin de Hermannshof, en Allemagne. Garden_Lab 10, Jardins & Sécheresse.

L’inspiration venue des grandes prairies

À l’heure où le réchauffement climatique bouleverse les habitudes des jardiniers, les expérimentations de Cassian Schmidt et de son équipe prouvent que jardiner sans eau – ou avec très peu – est possible. Dans ses interviews, le jardinier allemand aime d’ailleurs rappeler le mot d’ordre de son mentor, Beth Chatto, pionnière britannique de « la bonne plante au bon endroit », qui avait fiché dans son gravelgarden, dans l’Essex, ce petit écriteau : « Ce jardin a besoin de périodes sèches pour vivre ». À Hermannshof, sous l’impulsion du paysagiste Richard Hansen, les plantations sont réparties selon différents milieux de vie. Parmi eux, les milieux secs sont mis à l’honneur, comme la steppe ou la prairie, qui poussent sur une couverture de gravier de 6 cm à 8 cm d’épaisseur et ne sont pas arrosées. À partir de 2001, Cassian Schmidt a en effet mis à profit son expérience américaine ainsi que ses expéditions internationales pour installer plusieurs plantations, influencées notamment par les steppes herbeuses qu’on trouve au Kirghizistan, par exemple, ou par les prairies sèches d’Amérique du Nord, comme dans le Missouri. Ces espaces arides véhiculent l’image d’étendues brunes et désertiques, alors que la réalité est beaucoup plus contrastée… et verdoyante. Si ces paysages sont dominés par les graminées, ils laissent également apparaître une belle variété de végétaux au fil des saisons. Côté Asie, les steppes juxtaposent aux beaux jours des floraisons verticales, telles que la sauge ou le phlomis, et horizontales, à l’instar de l’achillée mille-feuilles ou de la centaurée. Au printemps, place au fleurissement des bulbes, en particulier des tulipes – dont la floraison éclatante, en avril, attire plus de cinquante mille touristes dans le jardin de Hermannshof. Côté Amérique du Nord, les prairies engendrent là encore des paysages très différents, qui ne se résument pas à une vague herbeuse ponctuée de bisons. Quand ils sont secs, ces terrains donnent à voir les corolles vives des échinacées, dont les floraisons, puis les fructifications, éclairent une nappe de graminées vertes, qui deviennent jaunes au fur et à mesure de l’avancée des saisons. 

Des expérimentations qui essaiment à l’extérieur

Ces divers panoramas représentent de bonnes nouvelles pour le jardinier : celui-ci, en reprenant les combinaisons d’espèces qui s’épanouissent dans ces contrées, trouvera autant de plantes à la fois résistantes à la sécheresse, nécessitant peu d’entretien, et attrayantes. Si Cassian Schmidt emploie beaucoup de plantes sauvages, dont il collecte les graines au cours de ses voyages, il ne bannit pas les créations horticoles, à condition qu’elles ne perdent pas les qualités de leurs ancêtres. Il rappelle toutefois, ainsi que son prédécesseur Richard Hansen l’a montré, que rien ne vaut d’heureuses liaisons, comme il le précise en 2013 dans le magazine Horticulture romande : « Une plante ne révèle sa force, son identité, son aura qu’au contact des autres plantes. » Cette philosophie séduit le public, puisque le parc accueille cent trente mille visiteurs annuels. _

Garden_Lab 10, Jardins & Sécheresse.

 

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