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La ville de demain, une ville vivante ? Gardenfab.fr

Demain, réinventons la ville vivante

Immeuble avec végétaux à chaque étage. Gardenfab.fr

Mars 2020, le contexte est exceptionnel, l’appel est quant à lui solennel : restez chez vous ! Difficile pourtant d’ignorer cette seconde voix, plus discrète mais non moins prévisible, qui résonne aux oreilles des citadins. Restez chez vous… mais loin de chez vous ! Peut-on vraiment juger cette pulsion battante de vie qui a secoué les trois quarts de la population française ? Ne nous méprenons pas, il semblerait que l’on cherche moins à fuir la ville pour sa menace virale que pour son inconfort spatial. Certains sont partis se réfugier au vert quand d’autres, souvent contraints, sont restés. Mais tous ont convergé vers un rêve de naturalité, un rêve d’espace, un rêve de jardin, loin d’être démenti par les tendances immobilières qui ont suivies. Prémices d’un nouvel exode urbain ? Fin de la suprématie des métropoles ? Retour en grâce des campagnes ? À chacun sa prospective sur le monde d’après. Toujours est-il qu’en 2050, 75 % de la population mondiale devrait vivre en ville. Urbanité ou ruralité, le suspens demeure donc. À moins qu’une troisième voie ne vienne dénouer l’intrigue : appelons-la la ville vivante, et faisons-en le récit.

La ville métamorphose

2020. Utilitaire, fonctionnaliste, la ville est devenue minérale. Trop pressée, l’humanité n’a pas vu le mur arriver et s’est pris le béton de plein fouet. Pollution, étouffement, îlots de chaleur, perte de lien à l’autre, perte de lien au vivant… La nature est devenue l’antithèse de l’urbain. À contrepied du catastrophisme ambiant, de nouvelles histoires urbaines s’écrivent et préfacent un nouveau récit de la ville plus humain, plus vivant, plus organique. Depuis longtemps déjà, les gangsta gardeners sont arrivés en ville, rejoignant les rangs des jardins partagés, lançant des bombes de semences et nous envoyant à la figure des permis de végétaliser. Des voix s’élèvent pour défendre une ville plus respectueuse de l’environnement et de ses habitants. Les jardins ont poussé de-ci de-là, les toits et façades ont « photosynthétisé », les espaces verts et ceintures colorées se sont ramifiés…

Fin de l’histoire ? Ce serait en oublier ses péripéties. Allons-nous passer sous silence les monocultures de platanes, la souffrance des arbres d’alignement ou « parquées » dans des bacs, ou bien les essences végétales inadaptées ? Donnons la part belle à la nature, mais gardons-la maitrisée ! L’installation massive de ruches comme remède à la disparition dramatique des abeilles est aujourd’hui une menace pour les pollinisateurs sauvages. Furtif, le rêve d’une agriculture urbaine nourricière et d’une ville auto-suffisante pose déjà ses limites. La prise de conscience est pourtant là. Elle est écosystémique. Une ville verte, une ville vivante, c’est une ville plus résiliente aux émissions de gaz à effet de serre, aux risques d’inondations, au réchauffement climatique, une ville qui sait accueillir la biodiversité. C’est une ville qui nous rend service, pour notre survie à nous, l’humanité. Mais les premières pages ne suffiront pas à nourrir notre appétit. La vision fonctionnaliste et restrictive de la nature nous ferait presque oublier qu’elle est avant tout vecteur d’émotions. L’imaginaire est, quant à lui, le moteur puissant propre à chaque récit.

La ville vivante

2050. La ville est devenue biophilique. Le citadin y est un animal épanoui de nature. Elle est née de l’imaginaire de toute une génération de symbiotectes engagés à repenser nos habitats. Devenus organiques, ils sont conçus pour entrer en symbiose avec leur environnement naturel : matériaux, formes, variabilité thermique, lumière naturelle diffuse, conception bioclimatique… Et plus encore, ils ont été repensés pour intégrer la biodiversité locale à l’échelle de la ville entière. Les aspérités, cavités et reliefs du bâti accueillent désormais la faune et la flore quand les continuités naturelles permettent aux espèces de circuler. La gestion de l’écoulement des eaux pluviales a permis de repenser de concert les caniveaux et les projets de végétalisation. Les mobilités douces voient fleurir de nouveaux espaces de verdure. L’urbain conjugue le bâti et le non bâti, autour de la diversité de ses habitants, humains comme non-humains.

Vivante, la ville est aussi agricole. Elle est devenue porteuse d’une lecture nourricière, où l’agriculture devient une dynamique des constructions urbaines. David Holmgren, écologiste australien, l’un des pères fondateurs de la permaculture, le disait : l’agriculture traditionnelle se nourrissait de labeur, l’agriculture conventionnelle se nourrit d’énergie, la permaculture se nourrira de savoir et de design. Désormais dans la ville, l’agriculture est placée au rang d’art, d’architecture, se déclinant en espaces hybrides où nos urbanités et nos ruralités se côtoient et se comprennent dans la diversité des usages. Ce monde rural présent à l’orée des villes est devenu un espace vivant et partagé.

Depuis la ville-jardin d’Howard ou la ville radieuse du Corbusier au XXème siècle, les utopies urbaines ont fait leur chemin. Penser la ville, ce n’est plus seulement y intégrer la nature ; c’est penser l’urbain comme un écosystème. C’est réconcilier l’urbaniste et l’écologue, l’architecte et le paysagiste, pour placer les processus écologiques et la biodiversité au cœur de chaque projet.

Quand le récit a vraiment pris forme, les frontières entre naturalité et urbanité, entre nature et culture se sont effacées. L’humanité est nature, la ville l’est devenue. Dans la ville vivante, le citadin est avant tout un habitant de la terre, un habitant du jardin planétaire.

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« Fallingwater house », par Frank Lloyd Wright -1936, Pennsylvanie.
« Tree-ness house » Akihisa Hirata - 2017, Tokyo. ©Vincent Hecht
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