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Être vivant : une philosophie du végétal

Pour sa 5ème édition le 30 janvier prochain, La Nuit des Idées fait son grand retour et ambitionne d’explorer cette année un thème qui fait écho à quelques-unes des grandes questions qui agitent notre présent : « être vivant ».  Qu’est-ce qu’être vivant ? Quelle est notre place dans le monde du vivant ? L’occasion peut-être de nous questionner une nouvelle fois sur notre rapport au monde, à travers celui que nous entretenons aux autres formes de vie, notamment les plantes. Et, d’écouter une peu plus ce que le végétal nous murmure, comme une nouvelle philosophie des plantes.

L’intelligence est-elle vraiment l’apanage de l’Homme, ou plus largement de l’animal ? Peut-on identifier une forme d’intelligence chez les plantes ? L’idée, qui a longtemps semblé incongrue, fait néanmoins parler d’elle depuis quelques années. En juin 2018 notamment, à l’occasion de la première rencontre entre praticiens du paysage et penseurs en sciences humaines organisée par la Fondation Royaumont : Génie naturel ! Génie humain ?, le paysagiste-jardinier-écrivain Gilles Clément était entouré de personnalités pour tenter de définir ce qui lie l’humain à son milieu, comment il l’habite, le façonne et interagit avec la nature au-delà de son territoire. Parmi les intervenants, Bruno Moulia, biomécanicien, directeur de recherche à l’INRA était venu partager avec le public le résultat de ses recherches. Il avait notamment expliqué les liens qui unissent les plantes entre elles et les comportements d’adaptation et d’interaction qu’elles sont capables d’adopter : sensibilité aux stimuli extérieurs, capacité à se reconnaître, à communiquer, à se mouvoir… Les plantes seraient-elles dotées de sensibilité, d’intelligence, voire d’une forme de conscience ? Voilà la question à laquelle il avait alors tenté de répondre. L’idée d’une intelligence des plantes pourrait-elle ainsi ébranler nos paradigmes traditionnels, au point de donner naissance à une philosophie nouvelle ?

Une philosophie des sciences et du végétal

La philosophie est « l’ensemble des conceptions portant sur les principes des êtres et des choses, sur le rôle de l’Homme dans l’univers […] » nous dit le Larousse. Elle n’est pas un savoir, ni un ensemble de connaissances, mais une réflexion sur les savoirs à disposition. De là peut-être s’oppose-elle, ou du moins se détache-telle de la science. Pourtant, nombre de disciplines scientifiques ont d’abord été liées à la philosophie avant de s’en affranchir. La philosophie occidentale et la pensée moderne ont par la suite souvent opposé ce qui relève de la science – comme étude d’un objet, d’un sujet, de la réalité, de ce qui relève de la recherche de sens, ou des sens possibles, de la maitrise de la pensée. Une opposition entre le corps et l’esprit, comme l’explique le philosophe Quentin Hiernaux, co-auteur de l’ouvrage Philosophie du Végétal (2019, Vrin). Or, « l’intelligence des végétaux est intrinsèquement liée à leur corporéité : leur faculté d’adaptation à leur milieu passe principalement par leur croissance et des modifications de leur corps. Cette vision beaucoup moins dualiste d’un «corps intelligent» remet en cause toute une tradition philosophique », ajoute –t-il.

Aussi, les bouleversements de ces dernières années ne sont-ils pas intrinsèquement liés à notre place dans le monde et à la manière dont nous le façonnons ? « Nous vivons une époque où l’humanité découvre qu’en appartenant à l’écosystème planétaire, elle dépend du Génie Naturel et qu’elle ne peut s’exclure de la nature sans prendre le risque du suicide par ignorance. Elle vient juste d’arriver sur la planète, les plantes et les animaux étaient là avant, ils ont des choses à dire », explique Gilles Clément.

C’est ainsi que les plantes, plus qu’un objet d’étude peuvent remettre en question nos manières de penser.  La philosophie du végétal n’oppose plus l’individu ou l’intelligence à son milieu mais peut devenir la base de nouvelles conceptions du vivant. Surtout, n’est-elle pas finalement un moyen de réunir deux disciplines, qui loin de s’opposer se complètent. La science, l’étude du monde vivant, comme source de pensée pour l’homme dans son rapport au monde et sa manière de l’habiter.

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