Ici, l’arbre et les objets du jardin sont lumière. Ils contribuent à éclairer certes, mais dessinent surtout leur propre vision de l’espace. Tout l’art de Jean-Philippe Weimer est de ponctuer le paysage d’émotions lumineuses. 

La nuit, tous les chats sont peut-être gris mais au jardin, il se passe des choses extraordinaires. Les arbres doublent de volume. Les sols et les murs impriment des motifs invisibles dans la clarté du jour. Cet effet n’est pas réservé à la nuit, êtes-vous en train de vous dire. Quelques heures plus tôt, les rayons du soleil ont également joué au théâtre des ombres. Mais la nuit, c’est la main d’un magicien qui orchestre la mise en scène. Un magicien qui existe mais dont l’art est… d’être invisible. Jean-Philippe Weimer est à la baguette. « L’arbre éclaire son espace », constate-il. Profitons-en pour positionner au mieux les sources de lumière et produire un spectacle éblouissant. Attention, lorsque l’on dit éblouissant, pas question d’en avoir plein la vue. La lumière judicieusement placée est douce et dorée pour ne pas aveugler. C’est comme dans un bon film au cinéma : on est captivé par l’histoire, l’intrigue, le jeu des acteurs… Au ­jardin, une telle orchestration donne envie de découvrir son univers et même d’y passer des heures à contempler les effets, à observer les détails d’un entrelacs de troncs, le relief d’une écorce, la dentelle d’une lanterne, le mouvement d’une graminée. Le travail du designer de lumière est là : comprendre le lieu et les désirs de ses propriétaires, créer de la magie et faire rêver.

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