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Vascœuil un jardin-musée

Deux paysagistes racontent comment ils ont imaginé à Vascœuil un jardin-musée en communion avec l’histoire du domaine, celle de ses propriétaires et le paysage alentour.

Un château assez austère aux allures de ferme fortifiée, un parc et une statut de la liberté aux deux bras levés à l’accueil. Une promenade bercée au son d’une petite rivière, un voyage au pays de Jules Michelet et une incroyable collection de sculptures disséminées dans le jardin. Vous connaissez ? C’est en Normandie, dans l’Eure, à 25 kilomètres à l’est de Rouen.
Le château de Vascœuil est un haut lieu de l’art contemporain à ciel ouvert qui, chaque année depuis 1970, accueille une foule d’artistes. Un de ces lieux vivants, généreux, de pédagogie culturelle, désiré, né et animé par la passion d’un homme. Maître François Papillard, avocat de son état, est à l’origine du projet. Avocat d’artistes, il constitue une fabuleuse collection de sculptures qu’il décide d’offrir à la contemplation dans un parc. À Vascœuil, où il s’établit avec sa famille, il entreprend de restaurer le manoir et plante des arbres. Le jardin est pêle-mêle un parc arboré, un jardin pittoresque paysager à l’anglaise, et un jardin à la française du xviiie siècle qui relie la demeure à la campagne environnante. Au fil des années, François Papillard, qui accumule les œuvres, ne s’en satisfait plus. Il rêve d’un vrai lieu ouvert pour les sculptures, convaincu que le jardin est idéal pour établir un dialogue entre l’art et le public, mieux encore que les salles du château.

Que faire ? Dans les années 2000, il contacte quelques professionnels du jardin. Sans succès. En 2005, le paysagiste Claude Pasquer, qui entreprend un inventaire des jardins de la région pour le compte du ministère de la Culture, identifie immédiatement la necessité de revoir la circulation dans ce lieu. Avec son complice Philippe Niez, ils sont priés de proposer une idée de parc de sculptures. Onze ans après leur intervention, retour sur les terres de Vascœuil pour une visite commentée en compagnie de Marie-Laure Papillard, fille de François, qui a repris la direction de la propriété.

Pour Claude et Philippe, le travail d’analyse en amont est primordial et minutieux. Le jardin existe. Il est déjà ouvert au public. Un jardinier et la famille travaillent depuis des années dans ce lieu, préparant chaque mise en scène des œuvres avec précision. Pas question de faire table rase de cela. Il s’agit plutôt de ­restructurer une partie du jardin à la française pour y créer un écrin pour les sculptures et offrir une lecture du paysage. Des allées sont redessinées. L’ouverture sur la campagne environnante est travaillée. 

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La première chose à laquelle s’attaquent nos deux paysagistes est plus terre à terre : changer le revêtement au sol. Deux raisons motivent cette première étude : réchauffer l’architecture de la demeure, et créer un réseau circulant qui va guider la découverte du musée de plein air. Le choix des matériaux n’a rien d’anodin. S’il est un poil trop clair, c’est l’aveuglement garanti. Trop soutenu, il volera la vedette aux sculptures. L’ossature définie, l’intervention est presque terminée ! Le reste est modeste, vous diront toujours les paysagistes. 

« L’art de guider le regard en douceur vers les points d’intérêt du lieu. »

Dans ce type de réalisation, l’art est en effet d’utiliser et de guider en douceur le regard. Et surtout de ne pas imposer un style paysager trop sophistiqué. La deuxième intervention du duo a donc consisté à mettre des limites entre les styles de jardin existants pour éviter que le regard du visiteur traverse l’espace sans trouver de limite cohérente. « Nous nous sommes attachés à créer un écrin à l’architecture en relevant les bords du jardin en quelque sorte de manière à isoler le style classique (à la Française) des autres parties du parc, et de favoriser l’inscription du jardin dans le paysage » explique Claude Pasquer.
De grandes galeries de hêtres ont été créées de chaque côté du château pour canaliser le regard. Des arbres en fond de propriété ont été supprimés pour mieux cadrer sur le paysage agricole et la forêt de Lyons par-delà la rivière. 

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La vue vers le château est ainsi dégagée. À cet endroit du jardin, il n’est plus question d’installer des sculptures sur les carrés de gazon. Celles-ci se neutraliseraient les unes les autres, gênant leur découverte, et casseraient la perspective. Sur les carrés centraux, les paysagistes ont entrepris de remettre de l’ordre dans l’axe. Les buis jusqu’alors plantés un peu partout sont alignés. Les carrés de gazon sont légèrement surélevés. Ainsi, tout concourt à porter le regard vers la campagne. Les œuvres se découvrent désormais en cheminant dans les allées des galeries de hêtres. Des arcades ménagées dans ces galeries distribuent la mise en scène, créent l’effet de surprise, ­forçant à tourner la tête tantôt vers Madame Citron, tantôt vers le Dragon bisexué, et trompent sans cesse l’œil.

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Direction les galeries justement. Philippe Niez nous explique le jeu de lumière. « Un jardin, c’est comme la photo et la peinture. La manière dont on va utiliser la lumière importe beaucoup. Le hêtre au feuillage vert soutenu absorbe la lumière et permet de réaliser les structures qui vont aider à cadrer l’espace. » Le végétal joue avec la lumière et le paysagiste joue avec l’ensemble pour modeler l’espace et donner du relief aux massifs. La haie se dresse sur plusieurs mètres en hauteur. C’est important de laisser ainsi filer les arbres, car ces rideaux sont par définition des espaces où l’on se perd.

Claude et Philippe revenaient au château de Vascœuil pour la première fois depuis leur intervention. Ils sont satisfaits de l’évolution. « Les choses commencent à être en ordre », reconnaissent-ils en cœur. Le jardin a évolué comme il l’avait imaginé sur les dessins, rendant hommage au passage au travail du jardinier et de Marie-Laure Papillard, qui ont pris les choses en main et poursuivi les élagages et les tailles nécessaires à la conservation de l’esprit du lieu. 

Marie-Laure profite de la visite des paysagistes pour glaner quelques conseils. Occasion de voir que les avis peuvent être partagés sur les orientations à prendre. Toutefois, chaque option est nourrie et offre des pistes d’évolution différentes. Le jardin n’est pas chose figée. Une direction a été pensée et impulsée par les paysagistes qui ont analysé et étudié la proposition la plus appropriée au contexte. Ils ont fourni un mode d’emploi clair. Pour le reste, c’est au jardinier d’accompagner la croissance du jardin en se laissant guider par le travail initial. Tout en s’autorisant quelques fantaisies quand même !

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