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Des abeilles en ville

Stop aux ruches urbaines ?

Des ruches urbaines

En mars dernier, la Cité internationale universitaire de Paris décidait de suspendre l’activité de ses ruches pour favoriser la biodiversité urbaine. Si la nouvelle prête à l’étonnement, elle interpelle pourtant sur des bienfaits aujourd’hui remis en cause.

Lorsque la Cité internationale universitaire de Paris installe ses ruches dans son parc en 2009, la démarche vise renforcer la biodiversité urbaine. Et pour cause, depuis plusieurs années les ruches se multiplient dans les grandes villes. Sur les toits des immeubles ou dans les parcs, la pratique suscite l’engouement. Le plan 2016-2020 « Ruches et pollinisateurs » lancé par la Mairie de Paris vise ainsi à développer un environnement favorable aux pollinisateurs, et en particulier à favoriser l’installation de nouveaux ruchers sur le patrimoine municipal et sur celui d’autres acteurs privés, publics ou parapublics. On compte aujourd’hui plus de 1000 ruches à Paris, soit 50 millions d’abeilles. De nombreuses villes d’Europe ont ainsi vu se multiplier de telles initiatives. Remède à la disparition dramatique des abeilles, la pratique est pourtant aujourd’hui de plus en plus remise en cause.

Un écosystème urbain favorable

De prime abord, il semble que les insectes pollinisateurs ont tout pour s’épanouir en milieu urbain. La première raison ? L’interdiction de l’usage de produits phytosanitaires qui tend à se généraliser. Lancée en 2007, la politique « zéro phyto » de la Mairie de Paris en interdisait l’usage dans les espaces verts gérés par la ville. Depuis septembre 2019, la réglementation s’étend. Elle concerne désormais tous les intervenants publics et privés, entreprises ou particuliers.

Par ailleurs, la diversité florale des parcs, jardins, balconnières et autres bordures offre de quoi butiner aux insectes pollinisateurs au rythme des floraisons successives. Et étonnamment, pendant de plus longues périodes du fait de températures plus élevées qu’à la campagne.

Des abeilles domestiques au détriment des pollinisateurs sauvages

Le nombre de ruchers augmente ainsi considérablement chaque année. Par ailleurs, le nombre d’espaces verts, d’arbres, de plantes et de fleurs mellifères n’augmente que très peu. En outre, un trop grand nombre de ruches en ville serait néfaste pour la biodiversité. C’est notamment la conclusion d’une étude parue en septembre 2019 dans la revue scientifique Plos One  et menée par Isabelle Dajoz, professeur à l’université Paris-Diderot et spécialiste de l’écologie de la pollinisation. Une présence trop importante d’abeilles domestiques aurait un effet néfaste sur les autres espèces de pollinisateurs, notamment les abeilles sauvages.

Bien qu’il existe près d’un millier d’espèces d’abeilles en France, l’abeille domestique, Apis mellifera est la plus connue. Ses colonies sont capables de butiner une grande quantité de fleurs. Or, si l’abeille domestique est la meilleure productrice de miel, elle dévore tout sur son passage. Et ce, au détriment des abeilles sauvages. Souvent solitaires, ces dernières nichent dans de petits abris creusés dans le sol ou dans le bois et sont parfois très spécialisées. Certaines ne peuvent butiner qu’une seule variété de fleurs. Par ailleurs, contrairement à l’abeille domestique qui peut parcourir plusieurs kilomètres, l’abeille sauvage ne se déplace que dans un rayon d’une centaine de mètres. Elle est donc particulièrement dépendante de la flore locale. En milieu urbain, la quantité en nourriture est globalement limitée. La concurrence entre abeilles domestiques et sauvages rend donc ces dernières particulièrement vulnérables.

Certaines villes font marche arrière

En milieu naturel, on trouve en moyenne trois ruches au km carré. En ville, entre dix et quinze. Pour retrouver l’équilibre des écosystèmes naturels, certains préconisent de stopper l’installation de ruches, voire en supprimer. C’est la raison pour laquelle, pour protéger la biodiversité de son parc, la Cité internationale a préféré cesser l’activité de son rucher pour privilégier d’autres pollinisateurs présents dans son environnement naturel. Le parc compte 6 hôtels à insectes qui offrent un abri aux pollinisateurs sauvages. En accompagnement de cette démarche, des prairies de fleurs mellifères ont été semées autour des 6 hôtels pour leur procurer les ressources florales dont ils ont besoin pour se nourrir.

D’autres acteurs, des villes, ont également fait marche arrière, à l’image de Besançon et Metz. De même pour Lyon qui depuis 2015 n’autorise plus aucune installation de ruches sur son domaine public. Si elle en compte aujourd’hui moins d’une dizaine, elle fait figure de précurseur. Elle est d’ailleurs la seule ville en Europe à avoir participé entre 2004 et 2015 au programme européen Life-Urbanbees pour le maintien des abeilles sauvages en milieux urbains et périurbains.
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